Intelligence collective – partie 1
Que l’intelligence collective soit ! Et l’intelligence collective fût !
« Les grands enjeux de l’humanité ne sont pas la faim, la pauvreté, le développement durable, la paix, la santé, l’éducation, l’économie, les ressources naturelles… mais notre capacité à élaborer de nouvelles organisations capables de les résoudre. Notre enjeu principal est l’intelligence collective. »
D’où provient l’intelligence collective ?
La genèse de l’intelligence collective ne se trouve pas dans un modèle créé par l’humain. Elle trouve sa source au sein même de la nature. Si l’on prend l’exemple des fourmis, nous avons longtemps cru qu’elles fonctionnaient comme nos organisations humaines à savoir un mode hiérarchique et très centralisé. Des recherches récentes démontrent qu’elles agissent selon des mécanismes d’auto-organisation caractérisant les phénomènes de coordination collective à l’intérieure de ces sociétés. Leurs colonies sont des systèmes autorégulés capables de s’adapter aux fluctuations de leur environnement.
Dans une publication de 2009 (1), Guy Théraulaz – directeur de recherches au CNRS, Docteur en neurosciences et en éthologie – nous explique que le cerveau des fourmis, qui comprend environ cent mille neurones, n’est pas assez puissant pour permettre d’emmagasiner l’ensemble des informations sur la colonie permettant la régulation et la répartition des tâches. En effet les fourmis n’ont accès qu’à une information très limitée sur l’environnement et la structure totale. Le fonctionnement de ces sociétés repose donc sur un ensemble d’interactions complexe permettant aux fourmis d’échanger de l’information et de coordonner leurs activités.
Comment le transposer à l’être humain ?
Ce phénomène est intéressant et observable dans nos groupes humains, à la différence près que la régulation de nos interactions repose bien souvent sur un chef d’orchestre (qui reprend les principes de nos sociétés hiérarchiques). Par exemple dans un projet, chaque personne d’un groupe n’a accès qu’à une information limitée concernant l’environnement et les connaissances caractérisant le livrable final. Chacun en détient une part, ce qui lui permet de trouver sa place dans le groupe ou dans la colonie (pour reprendre l’analogie des fourmis). A défaut d’autorégulation, le chef d’orchestre va permettre d’organiser les interactions afin d’en optimiser l’usage.
On comprend alors aisément que l’intelligence collective n’est pas la somme des intelligences individuelles qui la composent. On peut alors la définir comme la somme des intelligences qui la composent, plus leurs relations. Nous pouvons ainsi comprendre cette équation si souvent rencontrée : 1+1=3. Ainsi, ce qui distingue une intelligence collective d’un simple travail collectif, c’est ce dépassement dû à la relation entre les membres du collectif.
Parler d’intelligence collective suscite donc deux postulats : le premier postulat est que chaque être humain détient une intelligence dite individuelle. Le second qu’il existe une intelligence reposant sur la capacité d’intégrer et d’optimiser les interactions entre chaque membre.
L’intelligence collective dans nos entreprises ?
Nous développerons ce sujet dans notre article de la semaine prochaine, en partant du postulat que l’intelligence collective peut être modélisée sous trois formes :
- Intelligence collective pyramidale
- Intelligence collective en essaim
- Intelligence collective originelle
Pourquoi faire un article sur ce sujet, si nous ne mettons pas en application ces principes ? Nous vous proposons de créer cette intelligence collective !
Postez en commentaire un retour d’expérience positif ou négatif.
Avec vos réponses nous construirons un article, la semaine prochaine sur les retours d’expériences et bonnes pratiques à propos l’intelligence collective !
A vos bench-marks !
L’équipe ACROME
Romain Dussollier et Maxime Bérard